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ÉCRIRE UN LIVRE ET ÊTRE PUBLIÉE




Mon premier roman s’intitule LE REIN DU CŒUR et il est publié aux Éditions Récits le 10 juin 2024. J’avais envie de vous partager cette belle expérience et pourquoi pas, vous inspirer à écrire et tenter l’aventure d’être publié par une maison d’édition.
 
L’écrivain qui sommeille en soi.
 
Pourquoi écrire et vouloir raconter ? Pour exprimer une part de soi, pour partager, pour laisser une trace… Les raisons peuvent être multiples. Toutefois, elles ont en commun l’absolue nécessité d’écrire avec plaisir, avec le désir vibrant de donner à chaque mot la portée adéquate. Écrire impose également une profonde humilité et honnêteté envers soi-même.
 
Qu’est-ce qui fait que l’on est écrivain ? Se donner le temps et l’espace nécessaires pour écrire régulièrement ? Être publié ? Être reconnu ? Je crois qu’être écrivain c’est avant tout une posture que l’on incarne vis-à-vis de soi-même. Une autorisation que l’on prend de plein droit. Une liberté que l’on s’octroie dans une société qui voudrait nous faire jurer uniquement par la rentabilité, la performance et l’accroissement des richesses. Car écrire demande du temps, n’a pas besoin d’être utile pour exister, ne demande aucune richesse ni performance, si ce n’est un stylo, du papier et un engagement profond envers soi-même.
 
Je ne suis pas écrivaine parce que telle personne m’identifie ainsi. Je le suis par ma persévérance à expérimenter l’écriture et son pouvoir magnétique qui me plonge pendant quelques minutes voire des heures dans les profondeurs de mes émotions, de mon imaginaire, de mes mondes intérieurs. La seule validation dont nous avons besoin pour être écrivain, c’est celle que l’on se donne à soi. Cela devrait être ainsi pour toutes nos passions, nos projets, nos rêves et nos aspirations, non ?
 
Oser montrer son manuscrit
 
Enfant et adolescente, j’ai beaucoup écrit. Dès l’âge de neuf ans je racontais des histoires, écrites au stylo bleu sur des feuilles d’écoliers que j’agrafais entre elles. Je dessinais la couverture et je lui donnais un aspect cartonnée en la recouvrant de scotch. Je n’ai jamais montré ces livres. Pourtant, à chaque fois que je les regarde encore, car j’ai la chance de les avoir conservés, j’y trouve poésie et délicatesse. Dureté, parfois. Sincérité, toujours. Et puis, les devoirs universitaires n’ont plus été que mes seuls sujets d’écriture et j’ai oublié que j’aimais tant écrire.
 
En 2016, à une époque de profonde remise en question, le plaisir d’écrire est revenu. Le plaisir simple des mots. Mon premier roman s’est écrit en l’espace de quelques mois, un roman autobiographique. LE REIN DU CŒUR raconte l’histoire vraie que j’ai vécue avec ma sœur : celle de lui donner un rein pour lui sauver la vie. J’ai écrit pour ne pas oublier, mais surtout pour extérioriser cette année particulière qui m’a plongée dans l’univers médical et qui m’a mise face à moi-même comme jamais je ne l’avais été auparavant. Une expérience transformatrice qui met en lumière ce geste du don qui sauve des vies. Je souhaite que ce livre contribue à faire connaître cet acte de générosité.
 
J’ai écrit ce livre en 2016 et je l’ai laissé au fond d’un placard pendant sept ans. Et puis début 2023, j’ai eu envie de montrer ce manuscrit. Quelques proches l’avaient déjà lus et m’en avaient fait des retours très encourageants. Je me suis dit que je pouvais tenter l’envoi à des maisons d’édition, sans vraiment y croire. Je ne connais personne dans le monde de l’édition, je ne suis pas connue, je n’ai pas de communauté sur les réseaux. Je me disais que ce serait difficile de me démarquer dans la masse des manuscrits que reçoivent chaque jour les maisons d’édition.
 
Montrer son manuscrit pour la première fois est impressionnant. Je crois qu’une fois écrit, il faut se détacher un minimum de l’ouvrage, accepter qu’il puisse avoir sa propre vie et susciter des réactions qui ne nous appartiennent pas. Certains lecteurs peuvent trouver un livre passionnant, d’autres peuvent le trouver inintéressant. Ce qui compte ce n’est pas de plaire à tout prix mais de révéler une part de soi en vivant pleinement notre art de l’écriture. S’autoriser à montrer son manuscrit est une forme de mise à nue mais surtout un exercice de détachement du résultat. En effet, beaucoup d’envois restent sans réponse et cela ne doit pas mettre à mal notre envie d’écrire.
 
Cela peut prendre du temps d’oser montrer ce que l’on écrit. Notre manuscrit a la valeur du temps et de l’attention que nous lui avons consacrés. Il représente une expression pure de notre créativité. Un témoignage de qui nous avons été. On n’écrit pas pour être publié mais pour exprimer nos mondes intérieurs et partager un peu de soi. On n’écrit pas pour être reconnu mais pour aller au bout de cette expérience avec soi-même, au bout de ces rendez-vous en tête à tête avec notre ordinateur ou notre stylo. Montrer son manuscrit est un acte de partage qui vient ensuite, sans autre attente première que de donner à des lecteurs la possibilité de découvrir notre façon d’appréhender le monde et d’exprimer notre créativité.
 
Les coulisses de mon premier contrat d’édition
 
Sept ans après l’avoir écrit, j’ai repris mon manuscrit. Le temps passé m’a donné le recul dont j’avais besoin pour digérer l’expérience de la greffe. Je n’avais pas relu mon texte depuis sa rédaction et le redécouvrir a été particulièrement émouvant. Grâce aux retours des premiers lecteurs, j’ai eu envie de faire connaître ce geste du don d’organe à un plus grand nombre de personnes. C’est là que j’ai pris la décision d’envoyer mon manuscrit à des maisons d’édition.
 
J’ai pris le temps de bien me documenter sur les conditions d’édition d’un livre et sur la réputation des maisons d’édition auxquelles je confiais mon manuscrit. Et j’ai bien fait ! J’ai découvert les arnaques qui existent dans ce milieu, les pièges des contrats à compte d’auteur et les maisons d’édition plus ou moins honnêtes.
 
J’avais ciblé mes envois auprès de maisons d’édition dont la ligne éditoriale était alignée avec mon manuscrit. J’ai reçu plusieurs mails de refus. Des mails qui m’informaient que le manuscrit passait en comité de lecture, puis des refus. Et puis à la rentrée 2023, j’ai reçu un mail des Éditions Récits me faisant part de leur intérêt pour mon livre avec la proposition d’une publication pour 2024. Un contrat à compte d’éditeur qui m’ouvre la possibilité de diffuser largement mon histoire. Un rêve d’enfant qui se réalise.
 
Plusieurs mois de travail ont suivi avec des temps de réécritures. Je tenais à illustrer ce livre et j’ai créé un univers qui plonge le lecteur dans l’aventure de la greffe tout en sensibilité et de manière épurée. Ma sœur m’a partagé des pensées de l’époque de la greffe que j’ai pu intégrer au livre. Il me tenait à cœur qu’elle témoigne d’une manière ou d’une autre car l’aventure s’est faite à deux. Le professeur Péraldi, du service néphrologie et transplantation rénale de l’hôpital Necker à Paris, a rédigé la préface. Et puis, j’avais envie de pousser plus loin la lecture du livre en créant une expérience immersive. C’est pour cela qu’outre les illustrations, j’ai eu envie de créer une bande originale pour le livre, à la manière des bandes originales des films.
Cela a été rendu possible grâce au talent de NØODLES, auteur, musicien, compositeur et interprète. La bande originale est un EP composé de trois chansons à retrouver sur toutes les plateformes d’écoute, les clips seront prochainement aussi visibles sur YouTube. Son travail de création a été extraordinaire. Je n’aurais pas pu imaginer mieux.
 
Enfin, près d’un an et demi après le premier envoi de mon manuscrit, le livre est paru le 10 juin 2024. Auparavant, je pensais que l’écriture de ce livre LE REIN DU CŒUR serait comme un point final à l’expérience de la greffe et que je pourrais tourner la page. Je me rends compte aujourd’hui que son écriture a constitué une étape et qu’avec les vertus du temps qui a passé, je suis aujourd’hui beaucoup plus apte à partager cette histoire et soutenir la parution de ce livre. Cette expérience unique et transformatrice n’a donc pas fini de m’accompagner tout au long de ma vie. Elle m’offre bien des cadeaux, dont le premier a été de me reconnecter à mon âme d’écrivain. Comme quoi, les plus grandes épreuves sont aussi de belles victoires et des portes d’accès pour renouer avec notre essence créative. La créativité s’expérimente comme la vie. Au gré des bonheurs et des difficultés. Peu importent les événements que nous traversons, nous avons toujours la capacité de les transformer en source d’inspiration, de partage et d’en apprendre ainsi davantage sur nous-même. L’écriture est un moyen parfait pour transmuter cela.
 
Nathaly Haseya

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